« Les communautés souletines, de la Révolution à nos jours »
Le 7 mars, soixante-quinze personnes se sont rassemblées à la salle Lapurdi pour écouter Philippe Etxegoyhen qui présentait son dernier livre.
Il a rappelé qu’en Soule, sous l’Ancien Régime, l’unité de base de la vie sociale et économique était l’etxe (la maison). Celle-ci était transmise, de génération en génération à l’aîné de la famille, fille ou garçon.
On ne pouvait pas la vendre. Et comme elle était trop petite, on ne pouvait pas la partager entre les frères et sœurs.
Les cadets et cadettes entraient dans les ordres, émigraient, devenaient ouvriers agricoles, employées de maisons, artisans, etc…
Pour nourrir au mieux la population, les souletins avaient adopté des systèmes communautaires de gestion des moyens :
Les elge étaient des terres fertiles en bordures de gave, gérées
collectivement, avec des règles très précises de rotation des différentes
cultures et des pâturages.
Les olha (ou cayolar) regroupaient trois à sept txotx, formés chacun de 60 brebis et de leur berger. Le partage et la rotation des tâches entre les différents bergers étaient organisés très précisément.
Mais ce mode de vie traditionnel a été bouleversé par la Révolution française qui a remplacé la Coutume par le Code Civil.
Celui-ci a proclame l’égalité des héritiers, ce qui a provoqué parfois le
démantèlement de l’etxe, lorsque les cadets réclamaient leurs droits.
L’etxe est devenue une marchandise que l’on pouvait vendre. Les terres étaient souvent achetées par des rentiers qui les faisaient travailler par des métayers.
De plus, le Code Civil privilégie la propriété individuelle par rapport à la propriété collective. Pour cette raison de nombreuses terres communes ont été partagées.
Cependant, l’esprit collaboratif des communautés persiste encore de nos jours en Soule. Il se manifeste dans le domaine économique (Commission Syndicale, coopératives agricoles et industrielles…) et dans le domaine culturel (soutien à l’euskara, pastorales, mascarades…) E.C.